LastNight in Soho [+ lire aussi : bande-annonce fiche film] d’Edgar Wright est une histoire dĂ©lirante sur la mode rĂ©tro et sur un passĂ© qui refuse de s’en aller mĂȘme quand on le lui demande gentiment. C’est le genre de film surtout censĂ© distraire son rĂ©alisateur. Un peu comme Grindhouse, cette expĂ©rience un peu Ă©trange que l’on doit Ă  Rodriguez et Tarentino, le film est Le19 mai 2022 Ă  11:29:09 :Le 19 mai 2022 Ă  11:10: - page 19 - Topic Last Night In Soho - Edgar Wright du 09-08-2019 15:20:33 sur les forums de jeuxvideo.com AbonneToi Ă  la ChaĂźne LAST NIGHT IN SOHO Bande Annonce VF (2021) © 2021 @Universal Pictures France Vay Tiền Nhanh. Last Night in Soho », avec Anya Taylor-Joy, est prĂ©vu le 10 novembre prochain au cinĂ©ma — Universal Pictures Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim, Baby Driver
 Le rĂ©alisateur anglais Edgar Wright est un des cinĂ©astes les plus excitants et visuels actuellement en activitĂ©. PrĂ©vu pour le 10 novembre prochain, son nouveau film Last Night in Soho marque son retour au genre et Ă  l'horreur, mais restait jusque-lĂ  trĂšs mystĂ©rieux. La bande-annonce, dĂ©voilĂ©e mardi, permet d’en savoir et d’en voir plus, et le film promet d’ĂȘtre un cauchemar Ă©veillĂ©. Une jeune fille, interprĂ©tĂ©e par Thomasin McKenzie Jojo Rabbit, semble voyager dans le temps, dans le Londres des annĂ©es 1960, oĂč elle rencontre une magnifique et mystĂ©rieuse chanteuse, Ă  laquelle la rĂ©vĂ©lation Anya Taylor-Joy Le jeu de la dame prĂȘte ses traits. BientĂŽt, passĂ© et prĂ©sent, rĂ©alitĂ© et cauchemar semblent se mĂ©langer dans un exercice de style qui Ă©voque les dĂ©buts de Roman Polanski, le cinĂ©ma de Dario Argento et mĂȘme l’inachevĂ© L'Enfer d'Henri-Georges film marquera Ă©galement la derniĂšre apparition de la lĂ©gende Diana Rigg au cinĂ©ma, et pourrait faire une SĂ©ance de minuit parfaite au prochain festival de Cannes. Avec Last Night in Soho, Edgar Wright retrouve un de ses thĂšmes de prĂ©dilection, l’horreur, mais laisse de cĂŽtĂ© la comĂ©die pour mettre en scĂšne une histoire dĂ©sarmante de sĂ©rieux. Peut-ĂȘtre parce que le sujet le touche personnellement Ă  plus d’un titre. Last Night in Soho sort en salles ce 27 octobre. Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy PassionnĂ© de cinĂ©ma, l’auteur-rĂ©alisateur britannique Edgar Wright a commencĂ© sa carriĂšre Ă  la fin des annĂ©es 80 avec des courts-mĂ©trages, principalement des parodies de films cultes tournĂ©es en Super 8. À 21 ans, son premier long-mĂ©trage, A Fistful of Fingers 1995, un pastiche des westerns au budget dĂ©risoire, lui permet d’ĂȘtre repĂ©rĂ© et engagĂ© afin de mettre en scĂšne quelques Ă©pisodes de sĂ©ries tĂ©lĂ©. C’est Ă  cette Ă©poque qu’il fait la connaissance de l’acteur Simon Pegg. Leur duo donnera naissance Ă  une amitiĂ© sans faille et accessoirement Ă  la sĂ©rie-culte “Les AllumĂ©s” 1998. FascinĂ© Ă  la fois par le cinĂ©ma d’horreur et les comĂ©dies, il associe les deux dans Shaun of the Dead 2004 qui rencontre son premier succĂšs critique et public sur grand Ă©cran. Son apocalypse zombie est mĂȘme validĂ©e par George A. Romero en personne. C’est le premier Ă©lĂ©ment de sa trilogie Cornetto qui sera complĂ©tĂ©e par deux autres oeuvres comiques abordant le genre policier, Hot Fuzz 2007, et l’invasion alien, Le dernier pub avant la fin du monde 2013. Entre-temps, Hollywood lui a fait les yeux doux. Il rĂ©alise une fausse bande-annonce pour le diptyque Grindhouse 2006 de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, adapte le cĂ©lĂšbre comic Scott Pilgrim 2010 et participe Ă  l’écriture des Aventures de Tintin Le secret de La Licorne 2011. Marvel fait aussi appel Ă  lui pour donner vie au super-hĂ©ros Ant-man. Il sera Ă©cartĂ© du projet pour diffĂ©rences crĂ©atives. Son plus gros succĂšs Ă  ce jour demeure Baby Driver 2017, un thriller d’action qu’il a Ă©crit et qui prouve qu’il peut tourner autre chose que des comĂ©dies loufoques. Il rĂ©itĂšre d’ailleurs avec son thriller horrifique Last Night in Soho oĂč une Ă©tudiante d’aujourd’hui fait de mauvais rĂȘves plus qu’habitĂ©s qui la plongent dans les annĂ©es 60. Edgar Wright restera dans les films de genre pour son prochain projet, la nouvelle adaptation du Running Man de Stephen King. Une obsession Edgar Wright et le directeur de la photographie Chung-hoon Chung Comment est nĂ©e l’intrigue de Last Night in Soho ? Edgar Wright Je suppose qu’elle Ă©mane d’un certain nombre de choses. Avant tout, comme Eloise, l’hĂ©roĂŻne de Last Night in Soho, j’ai une obsession similaire avec les annĂ©es 60. Elle a probablement commencĂ© avec la collection de vinyles de mes parents. Ils avaient une petite sĂ©lection d’albums des annĂ©es 60. Ils l’ont dĂ©butĂ©e en 1964 et semblent l’avoir arrĂȘtĂ©e net au dĂ©but des annĂ©es 1970, quand mon frĂšre aĂźnĂ© est nĂ©, ce qui est triste. Rires En effet, Ă  la naissance de mon grand frĂšre, ils n’ont plus achetĂ© de disques. Comme j’étais laissĂ© tout seul Ă  la maison, ce qui Ă©tait frĂ©quent, j’ai dĂ©veloppĂ© cette obsession pour ces albums des annĂ©es 60, et aussi par association, pour l’histoire culturelle de l’époque Ă  travers la musique, les films, la mode, la tĂ©lĂ©vision et l’art. Je pouvais Ă©galement en parler Ă  mes parents quand ils Ă©taient lĂ , mais leurs histoires n’étaient pas toujours vraiment concluantes. J’avais l’impression qu’ils ne me disaient pas tout. D’une certaine maniĂšre, cela m’a conduit Ă  poursuivre une quĂȘte afin de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. Et puis, au-delĂ  de ça, quand j’avais 20 ans, j’ai dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Londres. Je vis Ă  Londres depuis 27 ans. A mon avis, j’ai passĂ© plus de temps Ă  Soho que sur n’importe quel canapĂ©, dans n’importe quel appartement oĂč j’ai vĂ©cu. Je suis Ă  Soho alors que je vous parle et l’un des lieux de tournage de Last Night in Soho se situe de l’autre cĂŽtĂ© de la rue. J’adore ça. C’est en quelque sorte fascinant et parfois dĂ©rangeant. J’ai l’impression que c’est l’endroit oĂč je vais passer le reste de ma vie. Vous reconnaissez-vous un peu dans le personnage d’Eloise ? Car comme elle, vous avez quittĂ© votre campagne dans le Somerset pour Ă©tudier Ă  Londres. Effectivement. C’est un amalgame de plusieurs choses. Je suis venu de la campagne Ă  Londres, donc j’ai en effet vĂ©cu l’expĂ©rience du rat des champs. C’est aussi liĂ© Ă  ma mĂšre. Nous avons tous les deux Ă©tudiĂ© dans une Ă©cole d’art. Elle dessinait Ă©galement des vĂȘtements. La mĂšre et la grand-mĂšre de Krysty Wilson-Cairns, qui a co-Ă©crit le scĂ©nario, Ă©taient couturiĂšres. Ma belle-soeur, qui vient de Cornouailles, a pareillement fait des Ă©tudes d’art et dessine des vĂȘtements. Cette histoire de rat des champs dĂ©barquant Ă  Londres me parle, comme elle parle Ă  Krysty. Il y a donc de gros Ă©lĂ©ments autobiographiques dans Last Night in Soho, c’est sĂ»r. Dame Diana Rigg L’un de vos personnages, Miss Collins jouĂ©e par Dame Diana Rigg, dit “C’est Londres. Quelqu’un est mort dans chaque piĂšce, Ă  chaque coin de rue et dans chaque immeuble”. Habitant et travaillant Ă  Soho, y pensez-vous quand vous marchez dans la rue ? Oui. Rires Devant n’importe quel vieil immeuble. Si le bĂątiment a 100 ans ou plus, je parie que quelqu’un est mort dans chaque piĂšce. C’est ce qui est aussi captivant. L’autre grande influence sur le scĂ©nario vient de ma mĂšre. Elle est comme Eloise. Je la qualifierai de surnaturellement active. Elle a vu le film pour la premiĂšre fois l’autre jour et je suis ensuite allĂ© dĂ©jeuner avec mes parents et mon frĂšre. Cela a fait ressortir toutes ces histoires que j’ai entendues en grandissant. Ma mĂšre est le genre de personnes qui ressent des prĂ©sences dans les vieilles maisons ou dans des lieux ayant une signification historique. Et mĂȘme dans notre propre maison de famille dans le Somerset. Ma mĂšre y a vu deux fantĂŽmes distincts un ancien propriĂ©taire et l’enfant d’un autre propriĂ©taire. J’ai grandi dans cette maison de 11 Ă  20 ans. Ma mĂšre disait qu’elle pouvait voir des choses, et ni mon frĂšre ni moi n’avons jamais rejetĂ© ce fait. Je l’envie presque parce que moi, je n’ai pas vu de fantĂŽme. J’aurais adorĂ© en voir un. Donc, le fait que ma mĂšre est, d’une certaine maniĂšre, trĂšs ouverte Ă  l’idĂ©e de prĂ©sences surnaturelles est quelque chose qui a eu un impact majeur sur moi. Ainsi, quand Miss Collins dit cette phrase, je la crois. Une femme hors du commun Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy Last Night in Soho est le premier long-mĂ©trage oĂč vos personnages principaux sont des femmes. C’est quelque chose qui me tenait Ă  cƓur et que je voulais faire depuis longtemps. J’ai cependant toujours travaillĂ© avec une Ă©quipe de collaboratrices comme Nira Park et Rachael Prior, qui ont produit tous mes films. Sur Last Night in Soho, avant mĂȘme de commencer Ă  Ă©crire avec Krysty, Lucy Pardee, une directrice de casting rĂ©compensĂ©e par un BAFTA, a fait des recherches approfondies pour moi. C’était il y a presque dix ans, quand j’ai eu l’idĂ©e de l’histoire et que j’ai commencĂ© Ă  y penser. C’était peut-ĂȘtre cinq ans avant que je rencontre Krysty. Lucy a menĂ© des centaines d’interviews de gens qui ont vĂ©cu et travaillĂ© Ă  Soho, dans les annĂ©es 60, mais aussi aujourd’hui. Elle a Ă©galement parlĂ© Ă  des Ă©tudiants dans le secteur de la mode et d’autres qui ont quittĂ© la province pour venir Ă  Londres. Quand j’ai entamĂ© l’écriture avec Krysty en 2018, j’avais un document gros comme un annuaire Ă  lire avec tous ces entretiens Ă©tonnants, dĂ©rangeants et fascinants qui validaient en quelque sorte l’histoire que j’avais dĂ©jĂ  concoctĂ©e. Mais je voulais entendre des points de vue rĂ©els. Krysty a, en outre, apportĂ© sa propre perspective. Par exemple, Eloise est engagĂ©e dans un pub appelĂ© le Toucan oĂč Krysty a Ă©tĂ© employĂ©e comme barmaid pendant cinq ans. Et elle vivait au-dessus d’un club de striptease au coin de Dean Street qui existe toujours, il a survĂ©cu Ă  la pandĂ©mie. J’ai travaillĂ© Ă  Soho pendant 27 ans et, plus rĂ©cemment, j’y ai vĂ©cu, et Krysty a, en quelque sorte, fait de mĂȘme. Avoir son point de vue sur l’histoire est Ă©videmment inestimable. Elle a pris ce que j’avais dĂ©jĂ  Ă  proposer et offert des suggestions incroyables. J’ai l’impression que les gens ne savent pas que j’ai toujours collaborĂ© avec des femmes sur mes projets. Elles sont encore aujourd’hui les premiĂšres personnes que je consulte pour savoir ce que je veux faire, et surtout avec Last Night in Soho. C’est probablement pour cette raison que dĂ©velopper ce long-mĂ©trage m’a demandĂ© plus de temps. Je voulais le faire correctement. Edgar Wright et la scĂ©nariste Krysty Wilson-Cairns Pensez-vous que cette perspective fĂ©minine Ă©tait plus appropriĂ©e notamment parce que vous abordez le thĂšme de l’exploitation sexuelle des femmes dans les annĂ©es 60 ? Je suppose, d’une certaine maniĂšre. Cet Ă©lĂ©ment Ă©mane aussi du fait que j’ai regardĂ© beaucoup de drames des annĂ©es 60. Ces histoires tournaient alors autour de ce genre de clichĂ©s une jeune femme dĂ©barque Ă  Londres pour devenir une star, puis elle est punie sĂ©vĂšrement pour cette audace. Mais c’était une version moralisatrice et salace, gĂ©nĂ©ralement Ă©crite par des hommes. Pour moi, quand on regarde ces longs-mĂ©trages, ils ressemblent Ă  la vieille garde de l’époque et expriment une sorte de rĂ©primande contre la libĂ©ration de ceci ou de cela et contre les mouvements progressistes. J’ai trouvĂ© ce thĂšme trĂšs prenant et j’imagine qu’il a inspirĂ© l’idĂ©e du film deux rĂ©cits jumeaux avec une jeune fille qui arrive Ă  Londres dans le monde moderne et qui voit l’histoire d’une autre jeune femme arrivant Ă  Londres dans les annĂ©es 60. Vous disiez envier votre mĂšre et son aptitude Ă  percevoir des fantĂŽmes. J’imagine que dans le cas d’Eloise, vous estimez que de voir des esprits est pour elle un don et non une malĂ©diction. Oui. Un journaliste m’a demandĂ© dans une interview ce que Last Night in Soho disait sur les maladies mentales. J’ai rĂ©pondu qu’en ce qui me concerne, Eloise n’est pas une malade mentale. Elle a un don. Évidemment, pour les gens extĂ©rieurs Ă  tout ça
 Si vous entrez dans une salle d’interrogatoire de police, comme Eloise le fait dans le film, et que vous dites que vous avez eu la vision d’un meurtre dans les annĂ©es 60, l’officier de police va vous regarder comme si vous Ă©tiez fou. C’est pareil avec ma mĂšre. Elle partage ses histoires, mais pas avec tout le monde parce qu’elle sait comment les gens vont la percevoir. Ils vont penser qu’elle est folle. Mais je crois que pour quelqu’un qui possĂšde cette aptitude psychique, oui c’est un don, absolument. L’angoisse du prĂ©sent Thomasin McKenzie Comment ce don fonctionne-t-il dans votre film ? Parce qu’on voit Eloise dans le reflet de Sandie quand elle est devant un miroir donc on comprend qu’elle est dans le corps de Sandie. Mais parfois il n’y a ni miroir ni reflet et Eloise est une simple spectatrice de ce qui arrive Ă  Sandie. Quelles rĂšgles avez-vous Ă©tablies ? L’idĂ©e est qu’Eloise chevauche des vagues Ă©motionnelles. Dans un sens, elle ressent distinctement les souvenirs d’une personne. C’est basĂ© sur les deux concepts des fantĂŽmes. Soit ce sont des Ăąmes laissĂ©es derriĂšre, dans le purgatoire, sur Terre, avec des problĂšmes non rĂ©solus. Soit ce sont des rĂ©sidus psychiques d’un Ă©vĂ©nement et non de vraies Ăąmes. C’est ce qu’Eloise capte. Elle capte les vibrations d’un Ă©vĂ©nement, et donc elle est tellement Ă  l’écoute, que dans son rĂȘve, elle revit les souvenirs de quelqu’un d’autre. D’une certaine maniĂšre, ce qui se passe dans les rĂȘves d’Eloise est comme ce qui se passe dans mon propre cauchemar du voyage dans le temps. Je reviens dans le passĂ©, mais je ne peux rien faire, j’ai juste la possibilitĂ© de regarder. Dans Retour vers le futur, Marty McFly voyage physiquement dans le temps et peut littĂ©ralement changer le futur. Mais Eloise ne fait que rĂȘver et revivre en quelque sorte les souvenirs de quelqu’un d’autre. Elle est presque comme un avatar qui est incapable de modifier le cours de l’histoire. Quand elle Ă©change de corps avec Sandie, les Ă©motions deviennent si fortes qu’elle ne fait plus qu’une avec elle. Et Ă  d’autres moments, elle est juste une voyeuse. Eloise reprĂ©sente mon cauchemar de remonter le temps sans pouvoir rien faire, sans pouvoir modifier le cours de l’Histoire. Vous aimeriez donc retourner dans le passĂ©. Oui. Cependant, le problĂšme est qu’on ne peut pas avoir le bon sans le mauvais. C’est le sujet de Last Night in Soho, mais bien sĂ»r, oui j’aimerais revenir en arriĂšre. Toutefois, bizarrement, je pense que rĂȘver de retourner dans le passĂ© signifie que je ne veux pas faire face aux difficultĂ©s du prĂ©sent. Rires J’ai l’impression d’avoir beaucoup pensĂ© Ă  remonter le temps, au point de commencer Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  des questions pratiques comme et si je remontais le temps et que je n’avais pas le bon argent ? Et si je remontais le temps et que je devais trouver un assassin, mais que je ne me souvenais pas de la date de l’assassinat ? Et alors je me dis “Mais pourquoi je me plains de tout ça ? Cela ne m’arrivera jamais”. Et c’est lĂ , alors que vous passez des heures, des jours et des semaines Ă  penser Ă  ce genre de choses, que vous vous dites que ce qui se passe vraiment, c’est que vous n’arrivez pas Ă  gĂ©rer le prĂ©sent. Rires Anya Taylor-Joy Aujourd’hui, et surtout depuis la pandĂ©mie, beaucoup de gens ont peur du futur ou mĂȘme du prĂ©sent. Ils ont alors tendance Ă  prĂ©fĂ©rer penser au passĂ© car ils le connaissent et possĂšdent les codes pour le comprendre. C’est plus rassurant pour eux. Certes. Toutefois, Eloise est obsĂ©dĂ©e par une dĂ©cennie qu’elle n’a jamais vĂ©cue. Je suis obsĂ©dĂ©e par une dĂ©cennie dans laquelle je ne suis pas nĂ©. Étrangement, les dĂ©cennies que j’ai vĂ©cues n’ont pas autant d’intĂ©rĂȘt pour moi. Quand il y a un revival des annĂ©es 80, comme avec beaucoup de films et de sĂ©ries tĂ©lĂ©, cela ne me touche pas parce que j’y Ă©tais. Rires Prenez des longs-mĂ©trages comme Wonder Woman 84 ou des sĂ©ries comme “Stranger Things”, pendant que vous vous souvenez des annĂ©es 80, moi, je dis “Oui, je me rappelle des annĂ©es 80. Qu’avez-vous d’autre ?”. Rires Je suis nĂ© en avril 1974 et je viens de rĂ©aliser un documentaire sur les Sparks [The Sparks Brothers, 2021] qui ont eu leur premier gros succĂšs le mois de ma naissance. Je me souviens d’une partie de cette histoire. Mais tout ce qui s’est passĂ© avant ma naissance reste pour moi le plus fascinant. Quelles rĂšgles avez-vous inventĂ©es concernant les fantĂŽmes de Last Night in Soho, quant Ă  ce qu’ils pouvaient faire et ne pas faire ? C’est difficile d’en parler sans trop dĂ©voiler l’intrigue. Je ne peux pas vraiment expliquer tout ça sans rĂ©vĂ©ler la fin. Rires Dans six mois, je pourrai aborder le sujet. Nous avions une rĂšgle. Mais elle peut expliquer littĂ©ralement quelque chose qui se passe dans la scĂšne finale. Donc, je ne veux pas l’évoquer. Rires ChorĂ©graphies et transgressions Anya Taylor-Joy et Thomasin McKenzie Comment avez-vous filmĂ© les scĂšnes impliquant les miroirs et les reflets de vos protagonistes ? Je dirais que c’est Ă  la fois simple et remarquablement compliquĂ©. Quand Anya Taylor-Joy Sandie est d’un cĂŽtĂ© de la vitre qui reprĂ©sente un miroir et Thomasin McKenzie Eloise est de l’autre cĂŽtĂ©, la scĂšne a Ă©tĂ© filmĂ©e en mĂȘme temps. Anya et Thomasin sont cĂŽte Ă  cĂŽte ou face Ă  face. En fait, le plus compliquĂ© est de faire de longues prises fluides, sans Ă©cran vert et, Ă  quelques exceptions prĂšs, sans contrĂŽle de mouvement. Une grande partie s’appuie juste sur une chorĂ©graphie. Pour ĂȘtre honnĂȘte, tout tient Ă  la chorĂ©graphie. Le camĂ©raman doit ĂȘtre au bon endroit au bon moment, et heureusement, il Ă©tait absolument brillant. Quant aux actrices et aux acteurs, ils doivent s’imiter les uns les autres. Thomasin et Anya se sont immĂ©diatement liĂ©es comme des soeurs, car elles devaient tout le temps ĂȘtre le miroir l’une de l’autre. Et puis, d’autres fois, comme dans mon propre cauchemar de retour dans le passĂ©, Thomasin est juste une voyeuse. Elle est dans la scĂšne avec Anya Taylor-Joy et Matt Smith, mais elle ne peut que les observer. La plupart des scĂšnes avec ces effets ont Ă©tĂ© filmĂ©es en utilisant toutes les astuces existant dans le cinĂ©ma. Certaines d’entre elles, compliquĂ©es, sont incroyablement primitives comme les doubles dĂ©cors. Vous avez deux chambres ou deux vestibules et une actrice dans chaque piĂšce qui regarde l’autre. Dans une des scĂšnes dans le sous-sol du bar, Thomasin est assise sur une banquette double, mais pour rendre le tout compliquĂ©, la personne Ă  qui elle parle est vue devant un vrai miroir de sorte que vous pouvez voir son reflet. Ces diffĂ©rents dispositifs bien rĂ©els permettaient aux acteurs de ressentir des Ă©motions pendant qu’on les filmait. Nous avons travaillĂ© trĂšs dur avec les Ă©quipes camĂ©ra, dĂ©cors et effets visuels afin d’élaborer ces plans. On en a tournĂ© certains en vidĂ©o en amont, et parfois avec les acteurs, pour que tout le monde sache ce qu’il devait faire. Quelques fois, sur le plateau pendant le tournage, certains membres de l’équipe qui n’avaient pas participĂ© Ă  ce processus nous regardaient en s’interrogeant “Mais qu’est-ce qu’ils font ?”. Rires Et puis finalement, alors qu’ils voyaient la scĂšne en train d’ĂȘtre filmĂ©e, ils rĂ©alisaient “Ah, maintenant, j’ai compris”. Je pense que la raison pour laquelle cela fonctionne si bien – si cela fonctionne vraiment –, c’est parce que les comĂ©diens ont travaillĂ© les uns avec les autres, qu’ils se sont nourris les uns les autres. Si on les avait sĂ©parĂ©s et qu’on avait tournĂ© entiĂšrement sur un Ă©cran vert par exemple, on n’aurait pas obtenu les mĂȘmes performances d’Anya et de Thomasin. Plus d’une fois, ce n’est qu’une simple histoire de chorĂ©graphie et de prĂ©cision. Les gens s’imaginent que c’est plus compliquĂ© que cela ne l’est en rĂ©alitĂ©. Ce grand numĂ©ro de danse oĂč Matt Smith passe d’une partenaire Ă  l’autre, la plupart du temps, c’est juste un plan filmĂ© avec une steadycam alors qu’Anya et Thomasin Ă©changent leur place hors champ. C’est excitant de concevoir ces scĂšnes avec un chorĂ©graphe et de les voir Ă  la camĂ©ra sur le plateau, pendant le tournage, car on n’a pas Ă  attendre six mois pour voir l’effet final. Vous repassez l’enregistrement et vous laissez toute l’équipe se presser autour des moniteurs pour regarder. Quand ça fonctionne, vous entrez dans le monde magique des illusions d’optique. J’adore ça. Anya Taylor-Joy, Edgar Wright et Matt Smith Pouvez-vous nous parler de l’esthĂ©tique de Last Night in Soho ? Comment avez-vous créé ces deux univers Ă  deux Ă©poques diffĂ©rentes ? Les sĂ©quences de la pĂ©riode moderne, Ă  Londres, possĂšdent un ton un peu gris et hostile. L’architecture londonienne, comme la ville, peut ĂȘtre un peu brutale. Je voulais crĂ©er un sentiment froid et rebutant. Par contraste, quand on retourne dans les annĂ©es 60, on est frappĂ© par le Technicolor de l’époque. On a regardĂ© des films en Eastmancolor et en Technicolor des annĂ©es 60 qui nous ont inspirĂ©s pour notre palette comme L’ObsĂ©dĂ© de William Wyler, Le Voyeur de Michael Powell ou encore Sapphire de Basil Dearden. Ces mĂ©trages ont l’air si irrĂ©els, mais glamour, et c’était l’idĂ©e que l’on recherchait pour les sĂ©quences des annĂ©es 60. Puis, vers la moitiĂ© de l’histoire, lorsque le passĂ© commence Ă  envahir le prĂ©sent, toutes les couleurs de l’époque l’accompagnent. Si vous regardez la seconde moitiĂ© de Last Night in Soho, cette couleur fantasmagorique a maintenant envahi le prĂ©sent. Nous avons utilisĂ© des lentilles sphĂ©riques pour le Londres d’aujourd’hui, puis des lentilles anamorphiques pour les annĂ©es 1960. À partir de la moitiĂ© du film jusqu’à la fin, les lentilles sont anamorphiques pour rendre le film plus onirique. L’idĂ©e est qu’au moment oĂč l’on arrive Ă  la fin, avec un peu de chance, on a le sentiment que l’ensemble est trĂšs expressionniste et lyrique, de telle sorte que l’on n’est pas tout Ă  fait sĂ»r de ce qu’il se passe. Eloise manque alors tellement de sommeil que l’on ne sait pas si l’on regarde le film Ă  travers ses yeux. C’est votre Ɠuvre la plus sombre de votre filmographie, sans quasiment aucun humour. Que se passe-t-il ? Avez-vous grandi ? Sourire Eh bien, j’ai 47 ans. Je pense que Soho est un endroit assez envoĂ»tant. Certaines personnes se promĂšnent dans la ville et ne pensent jamais Ă  son histoire. Je ne fais pas partie de ces gens. J’y pense tout le temps. Cela me hante littĂ©ralement de rĂ©flĂ©chir aux bĂątiments dans lesquels je me trouve, Ă  ce qu’il s’y est passĂ© et Ă  leur histoire. Je suppose que c’est dĂ» Ă  ma relation compliquĂ©e avec Londres, une ville que j’aime. Comme toute grande citĂ©, elle a beaucoup de problĂšmes et a vĂ©cu des Ă©vĂ©nements trĂšs sombres dans son passĂ©. Je ne dis pas que je ne referai pas un film comique, cette idĂ©e n’a pas complĂštement disparu, mais c’est quelque chose que je ressens souvent avec mes projets. J’éprouve des choses que je dois Ă©vacuer de mon systĂšme. J’ai un peu l’impression, quand je fais des films, d’ĂȘtre sur le divan d’un psychiatre. Rires Donc, je ne dirai pas que je ne ferai plus jamais de film drĂŽle, mais Ă©trangement, j’ai le sentiment que Last Night in Soho est un de mes films les plus personnels. Thomasin McKenzie Les rĂ©alisateurs affirment souvent qu’un film d’horreur peut ĂȘtre cathartique, pour eux comme pour les spectateurs. Est-ce votre cas ? Est-ce que Last Night in Soho vous a guĂ©ri, par exemple, de votre obsession des annĂ©es 60 qui vous poursuit depuis toujours ? Le film me fait m’interroger sur la raison pour laquelle je pense autant au passĂ©. Comme je vous l’ai dit, je me demande si c’est parce que je ne peux pas gĂ©rer le prĂ©sent. Ce qui est assurĂ©ment vrai. Je crois aussi qu’il y a quelque chose avec les films d’horreur
 Je n’en ai pas fait depuis longtemps, car je voulais trouver un sujet qui me dĂ©range vraiment. J’estime que si vous faites un film d’horreur et qu’il ne vous semble pas transgressif d’une maniĂšre ou d’une autre, c’est qu’il y a probablement quelque chose qui ne va pas dans ce que vous faites. Le film semble complaisant si vous n’ĂȘtes pas vous-mĂȘme dĂ©rangĂ© par le sujet. C’est sans doute aussi pour cela que Last Night in Soho a mis du temps Ă  arriver. Je ne suis pas sĂ»r qu’il ait Ă©tĂ© complĂštement cathartique parce que je ne peux pas m’enfuir du quartier de Soho. Je peux littĂ©ralement voir l’un des principaux lieux du tournage depuis ma fenĂȘtre. Donc, je ne suis pas sĂ»r de m’en Ă©chapper un jour, Ă  moins de dĂ©mĂ©nager. CrĂ©dit photos © Parisa Taghizadeh / Focus Features LLC / Universal International Pictures Article paru dans L’Ecran fantastique reboot – N°13 – Novembre 2021 Partager la publication "Last Night in Soho Nostalgie et cauchemar" FacebookTwitter Sortie le 27 octobre 2021 Epouvante-horreur, Thriller 1h57 De Edgar Wright Avec Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy, Matt Smith XI Synopsis LAST NIGHT IN SOHO met en scĂšne l’histoire d’une jeune femme passionnĂ©e de mode et de design qui parvient mystĂ©rieusement Ă  retourner dans les annĂ©es 60 oĂč elle rencontre son idole, une Ă©blouissante jeune star montante. Sortie le 27 octobre 2021 Epouvante-horreur, Thriller 1h57 De Edgar Wright Synopsis LAST NIGHT IN SOHO met en scĂšne l’histoire d’une jeune femme passionnĂ©e de mode et de design qui parvient mystĂ©rieusement Ă  retourner dans les annĂ©es 60 oĂč elle rencontre son idole, une Ă©blouissante jeune star montante. Ce film n'est plus Ă  l'affiche. Vous pourriez Ă©galement aimer... Inscrivez-vous dĂšs maintenant ! Je souhaite recevoir l'actualitĂ© cinĂ©ma et les meilleures offres UGC. Renseignez votre cinĂ©ma favori pour tout savoir sur les films Ă  l’affiche. Votre adresse email sera utilisĂ©e pour vous transmettre les emails Bons plans UGC » et Ă  des fins statistiques, et ce uniquement par les services internes d'UGC CINÉ CITÉ et les sociĂ©tĂ©s en lien avec UGC CINÉ CITÉ pour la rĂ©alisation de la prestation. La communication de votre adresse email est facultative pour poursuivre votre navigation. Vous pouvez vous dĂ©sinscrire, Ă  tout moment, en cliquant sur le lien de dĂ©sabonnement de votre email. Le responsable de traitement est UGC CINÉ CITÉ – SAS au capital de euros – 24 avenue Charles de Gaulle – 92200 Neuilly-sur-Seine – RCS DE NANTERRE ConformĂ©ment Ă  la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 Informatique et LibertĂ©s », modifiĂ©e en 2004, vous bĂ©nĂ©ficiez d'un droit d'accĂšs, de rectification, de suppression, d'opposition, de limitation, de portabilitĂ© des donnĂ©es vous concernant, ainsi que de la possibilitĂ© de fournir des directives quant au sort des donnĂ©es aprĂšs le dĂ©cĂšs en adressant votre demande par courrier Ă  UGC CinĂ© CitĂ©, Service Client, 24 avenue Charles de Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine ou par mail Ă  l'adresse suivante serviceclient Votre adresse email sera conservĂ©e pour une durĂ©e de 48h Ă  compter de votre demande de dĂ©sabonnement aux Bons plans UGC ».. UGC Direct Toutes vos sĂ©ances sont lĂ  ! UGC illimitĂ© Abonnez-vous pour profiter de toutes les sĂ©ances chez UGC et dans plus de 400 autres salles en France ! DĂ©couvrir les offres UGC illimitĂ© Abonnez-vous pour profiter de toutes les sĂ©ances chez UGC et dans plus de 400 autres salles en France ! DĂ©couvrir les offres

bande annonce last night in soho